Mouhamadou Moustapha Sow | Associated Researcher

The State, Political Norms and Political Conflicts
Centre Marc Bloch, Friedrichstraße 191, D-10117 Berlin
Email: mouhamadou.sow  ( at )  cmb.hu-berlin.de Tel: +49(0) 30 / 20 93 70700

Home Institution : UNIVERSTE CHEIKH ANTA DIOP | Disciplines : Contemporary History |

---

Front pour une révolution anti-impérialiste, populaire et panafricaine (FRAPP) : microhistoire d’une organisation citoyenne au Sénégal

April 01, 2024

Mouhamadou Moustapha Sow

Edition: IRIS Éditions
Collection: Dans "Revue internationale et stratégique" 2024/1 (N° 133)2024/1 (N° 133), pages 143 à 153
ISBN: ISSN 1287-1672

https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2024-1-page-143.htm&wt.src=pdf

L'apparition et le développement croissant de mouvements citoyens impliqués dans la contestation de l’ordre politique et institutionnel et de l’hégémonie capitaliste néolibérale sont un des faits marquants des deux dernières décennies en Afrique francophone. Le vent du « dégagisme » qui souffle au Mali, au Burkina Faso et au Niger combiné aux répercussions géopolitiques de la guerre en Ukraine ne semble ainsi pas près de s’essouffler.
Le Sénégal, tête de pont de la pénétration coloniale française en Afrique au XIX e siècle, n’échappe pas à cette tempête. Cette exception sénégalaise, perçue comme proche de la France, a connu ces cinq dernières années des contestations fréquentes liées à la présence encore importante des intérêts économiques de l’ancienne puissance coloniale. En mars 2021, des enseignes françaises – Total et Auchan, notamment – ont été saccagées ou brûlées par des manifestants, au point d’accréditer la thèse de l’existence d’un « sentiment antifrançais » au Sénégal.
Le présent texte se donne pour objectif de décrypter la réalité de ce « sentiment antifrançais » au Sénégal en s’appuyant sur l’exemple du Front pour une révolution anti-impérialiste, populaire et panafricaine (FRAPP), considéré comme le porte-étendard de ce « ras-le-bol ». Il s’agit de dépasser cette perception en montrant qu’à côté du combat anti-impérialiste et donc pour partie antifrançais, plus médiatisé, le combat principal du FRAPP s’oriente davantage vers la protection et l’encadrement des populations. En effet, l’engagement citoyen par le bas de cette organisation qui développe progressivement son action sur l’ensemble du territoire sénégalais reste une dimension encore très peu connue et médiatisée.
D’où vient le mouvement ? Comment fonctionne-t-il ? Pourquoi l’identité du FRAPP se confond-elle au slogan « France dégage ! » ? Quel est son mode d’implantation sur le terrain ? Quels sont les combats qu’il mène ? En quoi peut-il avoir des liens ou être influencé par les organisations politiques de la gauche sénégalaise ? Autant de questions dont les réponses aideront à faire une étude microhistorique d’un mouvement aux contours politiques et idéologiques encore non identifiés dans la littérature académique. Un corpus documentaire composé de textes officiels de l’organisation, de ses rapports d’activités, de ses publications sur Internet et les réseaux sociaux, des journaux, etc., et une série d’entretiens menés auprès des membres du FRAPP permettent ainsi de déconstruire la représentation antifrançaise de ce mouvement et de le situer dans une perspective de l’histoire des relations entre le Sénégal et la France.


Histoire de la politique du "développement participatif" de Mamadou Dia, (1958-1962): autopsie d'un projet économique "révolutionnaire" à l'heure de l'indépendance du Sénégal

December 01, 2021

Mouhamadou Moustapha Sow

Edition: L'Harmattan-Sénégal, 2021
Collection: Revue sénégalaise d’histoire (RSH)
ISBN: ISSN: 0850-2560

À partir de l’exemple de la politique économique et sociale sous Mamadou Dia (1958- 1962), notre article s’attache à étudier les fondements éconimiques, politiques et sociaux et culturels du Sénégal contemporain. Il s’agit, de manière précise, de poser les jalons d’une réflexion sur les principes de base, les caractéristiques et modalités de sa mise en œuvre sous l’ère Mamadou Dia dans un contexte de transition de l’ère coloniale à l’ère
postcoloniale. L’article essaye sur la base des sources écrites et des enquêtes de terrain de dresser le bilan de la politique économique nottament agricole au cours des deux premières années de l’exécution du premier Plan quadriennal de développement (1961-1964)