Dr. Marieke Louis | Directrice adjointe

État, normes et conflits politiques
Centre Marc Bloch, Friedrichstraße 191, D-10117 Berlin
Email: marieke.louis  ( at )  cmb.hu-berlin.de Tél: +49(0) 30 / 20 93 70700

Discipline : Science Politique |

Biographie

Marieke Louis a rejoint le Centre Marc Bloch en septembre 2022 en tant que directrice adjointe côté français.

Elle a étudié la science politique et les relations internationales à Sciences Po Paris, à l’Université d’Heidelberg, ainsi qu’à la London School of Economics and Political Science. En 2018, elle a été Visiting Research Scholar à Columbia University. 

Titulaire d’un doctorat en science politique (2014) et d’une agrégation de sciences économiques et sociales (2015), elle devient, en 2016, maîtresse de conférences en science politique (Sciences Po Grenoble, PACTE).

En parallèle, elle est membre de plusieurs collectifs de recherche : les revuesLa Vie des idées et Critique internationale , le Groupe de recherche sur l'action multilatérale (GRAM- CNRS). Elle est également membre du bureau de l’Association française de science politique (AFSP) où elle s’occupe notamment de la valorisation scientifique et du podcast mensuel Politistes dans la Cité.

En 2022, elle a été lauréate de la médaille de bronze décernée par le CNRS.

Fichier avec CV
Sujet de recherche

Les recherches de Marieke Louis portent sur les organisations internationales et l’évolution de la coopération multilatérale dans les domaines économique et social, dans une perspective socio-historique (XXe-XXIe siècles). 

Elle a étudié ces questions sur la base de plusieurs enquêtes (observation, entretiens, analyse d'archives) menées au sein de l'Organisation internationale du travail. Sa thèse, soutenue en 2014, était intitulée: "La représentativité: une valeur pratique pour les organisations internationales. Le cas de l'Organisation internationale du travail de 1919 à nos jours", et portait sur la manière dont l'OIT avait façonné et réformé son dispositif de représentation tripartite depuis sa création, au gré des critiques et des contestations sur la légitimité de l'institution à "bien représenter" les acteurs du monde du travail, de l'entreprise mais aussi des États. Cette thèse été publiée en 2016 chez Dalloz sous le titre Qu'est-ce qu'une bonne représentation? L'OIT de 1919 à nos jours dans la collection La Nouvelle Bibliothèque des Thèses (Prix de thèse Dalloz, 2015). 

Elle a valorisé cette recherche doctorale en poursuivant ses travaux et en publiant sur des thèmes transversaux aux organisations internationales (environnement, genre, crise du Covid, dépolitisation des relations internationales). 

La diplomatie patronale dans la gouvernance mondiale. Une sociologie historique des mobilisations patronales internationales au sein de l’Organisation internationale des employeurs et de la Chambre de commerce internationale (XXe-XXIe siècles)

Marieke Louis prépare actuellement son habilitation à diriger des recherches sur le rôle des entreprises privées, au prisme de leurs organisations patronales internationales (Organisation internationale des employeurs et Chambre de commerce internationale), dans la régulation de la mondialisation et le façonnement d’une diplomatie économique et sociale, toujours en s'intéressant aux transformations des modes de légitimation des acteurs non étatiques, ici des acteurs économiques marchands et privés sur la scène internationale. Son garant est François-Xavier Dudouet, Directeur de recherche en sociologie à l’Université Paris Dauphine, rattaché à l’IRISSO.

Ce projet appréhende les organisations patronales (l’OIE et la CCI) sous un angle original : celui de la diplomatie, dans une perspective comparatiste et de long terme. Il fait le pari que l’analyse des mobilisations patronales dans les arènes internationales comme la SDN, l’OIT, l’ONU mais aussi les grands évènements internationaux que sont les conférences économiques internationales (comme le G20 aujourd’hui), permettront de dévoiler des ressorts ignorés de l’action collective patronale et notamment des formes de coopération publique-privée propres à la régulation des entreprises et du marché à l’international.  Ce projet permet d’aborder, à nouveaux frais, les enjeux de responsabilité sociale et environnementale des firmes multinationales, et le rôle de ces dernières dans l’émergence d’une diplomatie sociale dont les fonctions et conséquences en termes de légitimation politique sont nsuffisamment étudiés.

Dans cette optique, elle vient notamment de co-diriger, avec Yohann Morival (Univ. de Lille), un numéro spécial de la revue Critique internationale intitulé: "Conflits et pouvoir des acteurs économiques privés transnationaux". 

Mondialisation et justice sociale. Un siècle d'action de l'Organisation internationale du travail

28 mars 2024

Marieke Louis , Marine Dhermy-Mairal, Sandrine Kott et Isabelle Lespinet-Moret

Sammelband
Internationale
Edition: Éditions de la Sorbonne
Collection: Internationale
ISBN: 979-10-351-0922-6

L'Organisation internationale du travail est née du traité de Versailles en 1919, a survécu à la Société des nations et a trouvé sa place au sein de l'Organisation des Nations unies, où elle a apporté l’héritage et le savoir-faire du premier internationalisme, et la spécificité du tripartisme. L’OIT a formulé et poursuivi des idéaux de réforme sociale, fondés notamment sur la production de savoirs et d’expertise, dans un siècle traversé par des conflits majeurs, les décolonisations et l’évolution des rapports de force, entre les mondes capitalistes et communistes, entre les États et entreprises du Nord et du Sud.
Cet ouvrage fait suite à un colloque qui a rassemblé acteurs sociaux et chercheurs pour célébrer les cent ans de l’Organisation internationale du travail et interroger son rôle face à la mondialisation des économies et du travail. Il éclaire de manière pluridisciplinaire la fécondité et le renouvellement de la recherche sur la plus ancienne organisation du système onusien. Les contributions se penchent sur la nature et les principales missions de l’Organisation à travers les nouvelles approches des sciences sociales suscitées par les interrogations de notre époque. L’efficacité des normes internationales du travail dans un marché mondial, l’importance du tripartisme et du dialogue social face au retrait de l’État comme les limites de l’universalité dans un monde inégal sont ainsi discutées dans une perspective renouvelée et résolument internationale. À travers l’OIT et sa promesse de justice sociale, ce volume propose plus largement une autre façon de penser la mondialisation.


Publications

Sélection. Pour la liste complète, se référer au CV

Ouvrages

- Sociologie des relations internationales (co-écrit avec Guillaume Devin), 5e édition, Paris, La Découverte (collection Repères), à paraître à l’automne 2022

- Why International Organizations Hate Politics. Depoliticizing the World (co-écrit avec Lucile Maertens) Londres, Routledge (Global Institutions Series), 2021, 224 p. Téléchargeable librement ici (licence creative commons)

- Le tournant social de l’international. Les organisations internationales face aux sociétés civiles (co-dirigé avec Olivier Nay et Delphine Lagrange) Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2021. Disponible en open-access ici

- Le pouvoir des multinationales (co-dirigé avec Christian Chavagneux), Paris, Presses universitaires de France, La Vie des idées, 2018, 102 p.   

- Qu’est-ce qu’une bonne représentation ? L’Organisation internationale du travail de 1919 à nos jours, Paris, Dalloz (coll. Nouvelle bibliothèque des thèses), 2016, 476 p.

Articles

- « Au-delà de l’unité. Penser les conflits dans l’étude des acteurs économiques privés transnationaux » (avec Yohann Morival), Critique internationale, n°97 (à paraître en 2022)

- « Who Decides? Representation and Decision-Making at the International Labour Organisation », Journal of International Development Policy, 11, 2019, p. 40-58.

- « Le parent pauvre de la gouvernance économique mondiale ? L’Organisation internationale du travail face aux crises de 1929 et de 2008 », Le Mouvement Social, 263, avr-juin 2018, p. 45-60.

- « Une représentation dépolitisée? L’Organisation internationale du travail de 1919 à nos jours », Critique internationale, vol. 3, n°76, 2017, p. 61-80.

- « Representativeness From Within: A Socio-Historical Account of the Concept and its Uses through the Comparison of the ILO and the ISO » (avec Coline Ruwet), Globalizations, vol. 14, n°4, 2017, p. 535-549.

- « Emplois verts ou emplois tout court ? L’OIT et l’environnement (1970-2015) », Études internationales, vol. 47, n°1, 2016, p. 81-105.

Chapitres d'ouvrages

- « The B8, B7 and B20 Summits as Professional Events: Business as Usual or New Opportunities for Business Organizations? » in Anne-Sophie Béliard et Sidonie Naulin (dir), Trade Shows in the 21st Century: The Role of Events in Structuring Careers and Professions, Cheltenham, Edward Elgar, 2022, p. 179-198.

-  « Les groupes d’intérêt patronaux français et la scène internationale. XXe-XXIe siècle » (avec Yohann Morival), in Guillaume Courty et Marc Milet (dir.), Les groupes d’intérêt en France, Paris, Classiques Garnier, 2022, p. 253-278.

- « Porter la parole patronale au niveau mondial : la voix sourde de l’Organisation internationale des employeurs » in Samuel Hayat, Nicolas Kaciaf et Cédric Passard (dir.), Le porte-parole. Fondements et métamorphoses d’un rôle politique, Lille,Presses Universitaires du Septentrion, 2022, p. 251-270.

- « La représentativité contestée. Une analyse comparée de l’Organisation internationale du travail et de l’Organisation internationale de normalisation » (avec Coline Ruwet), in Delphine Lagrange, Marieke Louis et Olivier Nay (dir.), Le tournant social de l’international. Les organisations internationales face aux sociétés civiles, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2021, p. 99-111.

- « L’Assemblée et la gouvernance économique et sociale. Une marginalisation inéluctable ? » (avec Auriane Guilbaud), in Guillaume Devin, Franck Petiteville et Simon Tordjman (dir.), L’Assemblée générale de l’ONU. Là où le monde se parle depuis 75 ans, Paris, Presses de Sciences Po, 2020, p. 241-261.